Quand l’univers virtuel se met au service de la santé et de la sécurité du travail
Par Paul Therrien
13 août 2024
Photo : Pressmaster/Shutterstock.com
Lors du Grand Rendez-vous de la CNESST en novembre 2023 à Montréal, Valérie Marier, cheffe et directrice du développement des affaires, et Steve Gauvreau, codirecteur, tous deux de chez Etherlab, ont animé un atelier où il était question de l’utilisation de la réalité virtuelle et de son rôle grandissant dans la formation en entreprise. En effet, le duo a fait la démonstration de la très grande utilité de cette nouvelle technologie dans l’apprentissage des notions liées à la santé et à la sécurité du travail (SST). Voici ce qu’il avait à dire.
Etherlab est une société spécialisée dans la formation en matière de réalité virtuelle, qui offre des formations sur mesure aux entreprises. Elle travaille notamment avec des services incendie. Ainsi, en portant le casque de réalité virtuelle, les pompières et pompiers peuvent se plonger dans un scénario de crise, apprendre les procédures à suivre et les mettre en pratique dans le monde virtuel, sans courir de risques dans le monde réel.
« En plaçant le casque de réalité virtuelle sur leur tête, les pompiers peuvent se plonger dans un scénario de crise […] sans courir de risques dans le monde réel. »
Une formation flexible
La réalité virtuelle a beaucoup à apporter à la santé et à la sécurité du travail. D’abord, elle augmente l’efficacité de la formation. En effet, les recherches indiquent que le taux de rétention de l’information serait de 75 % lors d’une formation en réalité virtuelle, car l’engagement de la personne y est beaucoup plus important. Dans le cas d’une formation magistrale, le taux de rétention serait d’environ 5 %.
La formation en réalité virtuelle permet aussi d’en réduire les coûts. En effet, au lieu de mettre un secteur de l’entreprise à l’arrêt pour regrouper une quinzaine de travailleuses et de travailleurs lors d’ateliers avec une formatrice ou un formateur, les opérations peuvent suivre leur cours, car une personne à la fois peut mettre le casque et suivre les modules. De plus, la formation peut être suivie par tranche de 30 minutes, ce qui permet au personnel d’améliorer ses connaissances sans trop nuire à l’exécution de ses tâches.
RV, RA et… RX?
La réalité virtuelle (RV) est un monde totalement artificiel qui est projeté sur l’écran d’un casque.
La réalité augmentée (RA) consiste en la capacité de voir un espace réel et de pouvoir y naviguer alors que des éléments artificiels générés par l’informatique y sont insérés.
La réalité X (RX) est la combinaison des deux premiers concepts. En utilisant des éléments issus de la RV et de la RA, il est possible de créer un programme de formation aux possibilités infinies.
Des formations immersives… et peu dispendieuses
Comme presque tout est possible dans l’univers de la réalité virtuelle, la personne peut vivre des scénarios de toutes sortes, sans les inconvénients habituels. En effet, dans le monde réel, les formations complexes comprennent souvent des mises en situation qui exigent d’importantes ressources humaines, matérielles et financières.
Autre avantage de la réalité virtuelle : les formations immersives sont sans danger pour la personne qui apprend. Elles permettent de pratiquer l’exécution de tâches dans des contextes pouvant être dangereux, sans toutefois courir de risques réels. Par exemple, une travailleuse ou un travailleur peut apprendre les rouages sécuritaires du dynamitage dans une mine, sans s’exposer aux risques que cette activité représente. Ces formations sont aussi considérées comme étant plus écologiques, car elles n’impliquent pas l’utilisation de véritables ressources, comme des extincteurs ou des trousses de premiers soins.
En résumé, en se pratiquant dans l’univers virtuel, la personne peut apprendre à réagir rapidement et efficacement lors de situations qui risquent de se produire dans le monde réel.