Des véhicules qui font « pschitt-pschitt »

Malheureusement, des personnes meurent encore en travaillant. Plusieurs de ces accidents impliquent un véhicule et, détrompez-vous, ils peuvent autant se produire avec un grand camion qu’un petit chariot élévateur ! Les manœuvres de recul sont particulièrement pointées du doigts. Il y a plus de 50 ans, l’alarme de recul qui fait « bip-bip » a été introduite pour prévenir ces accidents. Un nouveau son remplace peu à peu le « bip-bip » : le « pschitt-pschitt » ! Cette alarme est plus efficace pour alerter les travailleuses et travailleurs.

Pourquoi le « pschitt-pschitt » fonctionne mieux que le « bip-bip » ?

Pour qu’une alarme soit efficace, le son qu’elle produit doit :

1. être facilement entendu et localisé pour bien indiquer le danger ;

« Je sais rapidement où est le camion qui recule. »

2. être surtout entendu dans la zone dangereuse ;

« J’entends mieux l’alarme derrière le camion. »

3. diminuer au fur et à mesure que l’on s’éloigne du danger.

« Plus je suis loin du camion, moins le son est fort et moins il me dérange. »

Sur tous ces points, le « pschitt-pschitt » surpasse le « bip-bip ». C’est surtout parce que son bruit se compose de plusieurs fréquences, autant de sons aigus que graves. C’est pour cela qu’on l’appelle aussi appelée « alarme à large bande ». Elle est formée d’une large bande de fréquences, et c’est cette richesse en fréquences qui aide nos oreilles à mieux détecter et mieux localiser son bruit. C’est comme si plus d’indices sonores permettaient de mieux situer le danger.

Le « bip-bip » n’offre pas ce même avantage, car il projette principalement du son à une seule fréquence.

Il faut aussi que le son de l’alarme soit associé au danger. Par exemple, le « dingdong » des sonnettes de portes ne ferait pas une bonne alarme, car il n’annonce généralement pas un danger. Puisqu’il existe depuis longtemps, le « bip-bip » est mieux reconnu que le « pschitt-pschitt ». On peut surmonter ce désagrément en informant et en habituant les travailleuses et travailleurs à ce nouveau son.

Il ne nous reste plus qu’à équiper nos véhicules du « pschitt-pschitt » !

Remerciements :

Hugues Nélisse, chercheur, IRSST Olivier Robin, professeur, Université de Sherbrooke, Faculté de génie