La conseillère ou le conseiller en prévention : sensibiliser pour mieux prévenir

Les conseillers en prévention de la CNESST ont plusieurs cordes à leur arc. En plus de soutenir les milieux de travail dans leur prise en charge de la santé et de la sécurité du travail (SST), ils font la promotion des activités, des outils et des ressources des trois secteurs de la Commission (normes du travail, équité salariale et santé et sécurité du travail). Afin de démystifier ce rôle gratifiant, nous avons discuté avec Cynthia Camiré, qui occupe la fonction de conseillère en prévention depuis plus d’une décennie.

D’entrée de jeu, M^me Camiré explique que les gens qui occupent le poste de conseillère ou de conseiller en prévention ont des parcours scolaires variés; le seul dénominateur commun est le fait que la grande majorité possède un diplôme d’études universitaires. « Nous avons des bagages différents; nous formons une équipe diversifiée et complémentaire », mentionne la diplômée en information et orientation professionnelle de l’Université de Sherbrooke. Au sein de son équipe se trouvent des gens qui ont été inspecteurs à la CNESST, d’autres qui ont œuvré dans le secteur des normes du travail, des ressources humaines, de l’indemnisation des travailleuses et travailleurs accidentés, etc. « Les formations sont très diversifiées, dit-elle. Il n’y a pas un chemin précis qui mène au poste de conseillère ou de conseiller en prévention. Le prérequis, c’est d’avoir la prévention à cœur. »

L’importance du rôle

Dans un premier temps, les conseillères et conseillers en prévention visent à aider à prévenir les accidents du travail et les maladies professionnelles. Cela dit, leur rôle ne se limite pas à cet aspect. Ils doivent également sensibiliser les travailleuses, les travailleurs et les employeurs quant à leurs droits et à leurs obligations en matière de santé et de sécurité du travail, de normes du travail et d’équité salariale. « Nous répondons aux questions que le client peut se poser. Si nous n’avons pas de réponse, nous le dirigeons vers le bon service. » Conçus pour s’adapter à tous les besoins, les services offerts par les conseillères et conseillers en prévention sont gratuits et peuvent être rendus en mode virtuel ou présentiel.

M^me Camiré ajoute qu’elle effectue aussi des visites dans les écoles pour parler aux jeunes de la santé et de la sécurité du travail, des normes du travail ainsi que de l’équité salariale. Notons que le soutien offert par la conseillère ou le conseiller en prévention est complémentaire aux actions des autres intervenants qui œuvrent en prévention, notamment les inspecteurs.

Un parcours en évolution

En 2012, Cynthia Camiré occupait la fonction de conseillère en prévention jeunesse. Son rôle était alors d’intervenir auprès des jeunes travailleurs, une clientèle plus vulnérable aux accidents du travail et aux maladies professionnelles. « Quand on est une nouvelle travailleuse ou un nouveau travailleur, peu importe l’âge, on est plus à risque d’avoir des accidents, car on ne connaît pas le fonctionnement et on n’ose pas poser de questions. Les jeunes travailleurs se retrouvent souvent dans cette position puisqu’ils en sont à leurs débuts sur le marché du travail et qu’ils changent souvent d’emploi. » Plus récemment, la CNESST s’est penchée attentivement sur les travailleuses et travailleurs issus de l’immigration et les travailleurs étrangers temporaires (TET), une population pouvant également être confrontée à plusieurs facteurs de vulnérabilité, tels que la méconnaissance des lois en matière de travail, la nouveauté en emploi et la faible maîtrise du français. Le rôle de M^me Camiré a donc été élargi de façon qu’elle puisse intervenir également auprès de ces clientèles.

De plus, les conseillères et conseillers en prévention interviennent directement auprès des employeurs. « Nous les aidons à prendre en charge la santé et la sécurité de leur milieu de travail, explique M^meCamiré. Nous les soutenons dans la mise en place des mécanismes de prévention et de participation : conception d’un programme de prévention, élaboration d’un programme d’accueil pour les nouveaux travailleurs, mise en place d’un comité de santé et de sécurité, etc. Les petites entreprises n’ont pas toujours les effectifs nécessaires pour avoir un grand département de ressources humaines. De plus, les notions de santé et de sécurité du travail ne sont pas toujours claires pour elles. Alors, nous les démystifions. »

D’ailleurs, M^me Camiré mentionne que, dans le cadre de son travail, elle est amenée à apaiser certaines craintes des petites et moyennes entreprises pour qui les notions de prise en charge de la SST sont nouvelles et peuvent paraître complexes. L’objectif est de transmettre des informations et des connaissances à la clientèle et de s’assurer de sa compréhension afin de l’assister dans sa démarche de prévention. « On explique la marche à suivre pour une prise en charge de la SST efficace. Bien sûr, on ne veut pas que les entreprises fassent un document et qu’il soit rangé sur une tablette. On tient à ce que la santé et la sécurité du travail “vivent” au sein de l’organisation et qu’elles deviennent des valeurs importantes. » Il est à noter que les conseillères et conseillers en prévention supervisent aussi les agents étudiants des différentes escouades : prévention jeunesse, nouveaux travailleurs et travailleurs étrangers temporaires.

Lorsqu’on la questionne sur les points positifs de ses fonctions, M^me Camiré répond que son emploi de conseillère en prévention offre une liberté et une autonomie qu’elle apprécie énormément. « Nous pouvons innover en proposant de nouvelles idées et stratégies. Nos gestionnaires sont très ouverts! », conclut la conseillère.