Robin Castonguay

Faire la différence

Par Gabrielle Fallu

4 juillet 2023

Photo : Collection personnelle

Robin Castonguay, qui enseigne le métier de charpentier-menuisier en formation professionnelle depuis 2000, vient de terminer une maîtrise avec mémoire sur les pratiques d’enseignement des savoirs de prévention en formation professionnelle. Animé d’un grand désir de faire une différence dans le monde du travail en diminuant le risque d’accidents du travail et de maladies professionnelles, il s’est confié à nous sur son métier, sur ses motivations et sur ce qu’il a appris au cours de ses recherches.

M. Castonguay, en quoi consiste votre métier?

Robin Castonguay J’enseigne le métier de charpentier-menuisier en formation professionnelle à l’École professionnelle de Saint-Hyacinthe et je suis chargé de cours à l’Université de Sherbrooke, mais à la base, je suis un charpentier-menuisier.

Y a-t-il quelque chose qui a suscité votre intérêt pour l’enseignement des savoirs en prévention dans le cadre de la formation professionnelle?

R. C. Au début de ma carrière professionnelle, j’ai été témoin d’accidents du travail vécus par certains de mes élèves. Ça n’avait pas de sens pour moi qu’un accident arrive à un élève et qu’il subisse des lésions professionnelles pouvant avoir un impact sur toute sa carrière. Ça m’a poussé à remettre en question mon propre enseignement et la façon dont je transmettais mes savoirs et mon expertise. J’ai donc proposé un cours sur l’enseignement de la santé et la sécurité du travail à l’Université de Sherbrooke. Le cours comblait un « manque » dans le programme de baccalauréat. Il a donc été rapidement intégré au programme d’étude.

Quelle est votre plus grande motivation?

R. C. Je me suis promis de faire tout ce que je pouvais pour qu’aucun de mes élèves ne se blesse au travail dans le futur et pour que mes pairs véhiculent les mêmes valeurs lors de leurs cours. En 2014, j’ai été nommé leader en santé et sécurité du travail par la CNESST. La reconnaissance que j’ai reçue de la part de mes pairs m’a permis de prendre conscience de l’importance du travail que je fais. J’ai réalisé que je faisais bien mon travail en lien avec la prévention et que je pourrais même en faire plus dans le cadre de mon enseignement. C’est pourquoi j’ai entrepris, au cours des dernières années, un projet de recherche qui s’intitule Pratiques d’enseignement des savoirs de prévention en formation professionnelle au secondaire au Québec.

Pourquoi avez-vous choisi ce sujet de maîtrise?

R. C. J’ai deux enfants de 18 ans et 15 ans qui sont à l’étape de choisir leur champ d’études postsecondaires. Ainsi, j’aimerais que mes enfants bénéficient, au cours de leurs apprentissages, de ce que j’enseigne à mes étudiants. Je souhaite de tout cœur que leurs enseignantes et leurs enseignants prennent connaissance de mon mémoire de maîtrise pour améliorer leurs pratiques. J’aimerais que ces derniers fassent un petit bout de chemin pour mes propres enfants, et pour les enfants de tout le monde.

Y a-t-il aussi des événements particuliers qui ont motivé votre choix de sujet?

R. C. Dernièrement, le nombre de lésions professionnelles a commencé à augmenter au Québec. Je sais que l’impact des gestes que nous posons dans les centres de formation professionnelle est vraiment significatif, parce qu’il y a des lésions qui sont associées aux mauvaises pratiques. C’est très important de mettre l’accent sur la prévention dans les centres de formation. Il est donc très important pour Claudia Gagnon, directrice de recherche, et pour moi de comprendre et d’identifier les pratiques d’enseignement des savoirs de prévention pour outiller les gens de la pratique et ceux issus des milieux de recherche. En résumé, j’ai choisi ce sujet de maîtrise pour sensibiliser les personnes à l’importance de la santé et de la sécurité du travail.

Que cherchiez-vous à savoir par le biais de votre recherche?

R. C. Il y a beaucoup de recherches qui abordent les nouveaux travailleurs, mais c’est aussi important de s’intéresser à ce qui se passe avant que ceux-ci entrent sur le marché du travail. C’est important pour moi que les bonnes pratiques soient déjà acquises dans les centres de formation professionnelle et je crois qu’on doit mettre l’accent sur l’enseignement des savoirs de prévention.

Avez-vous appris des choses particulièrement intéressantes au cours du processus de recherche?

R. C. L’analyse des statistiques effectuée en faisant ma recherche le démontre bien : ce n’est pas nécessairement l’âge des élèves dans les centres de formation professionnelle qui les exposent au risque d’accident, mais plutôt leur niveau de maturité. Je crois que c’est pour ça qu’il est si important d’être proactifs dans les centres de formation professionnelle. Ça nous permet d’améliorer la situation.

Aussi, la majorité des enseignantes et des enseignants abordent les savoirs en prévention, mais surtout sur le plan législatif. C’est souvent peu interactif et les élèves ne sont pas engagés dans l’acquisition des savoirs. Cela fait en sorte que le niveau de rétention des notions est plus faible.

Un outil incontournable

L’Observatoire de la formation professionnelle du Québec, au sein duquel œuvre M. Castonguay, a lancé le comité Santé, sécurité et bien-être.

Ce comité publie son propre journal, qui propose une foule de ressources interactives inspirantes pour le personnel enseignant et les gestionnaires de la formation professionnelle.

Quelles sont les conclusions de votre mémoire de maîtrise?

R. C. En formation professionnelle, les enseignantes et les enseignants préparent leurs élèves à faire face aux risques qu’ils vont rencontrer sur le marché du travail, mais ils le font de façon différente en fonction de leur motivation ou de leur formation. Souvent, certains d’entre eux décident de s’impliquer plus au niveau de la santé et la sécurité du travail (SST) parce qu’ils ont vu des gens subir des lésions professionnelles ou qu’ils en ont subi eux-mêmes. Toutefois, plusieurs corps enseignants décident maintenant de s’impliquer davantage en santé et sécurité du travail grâce aux formations qu’ils ont reçues.

Selon vous, quelle est la retombée positive la plus concrète suite à la rédaction de votre mémoire de maîtrise?

R. C. Je dirais que l’une des retombées positives du mémoire est que l’Université de Sherbrooke a décidé de rendre obligatoire la formation en lien avec l’enseignement des savoirs en prévention. En effet, toutes les enseignantes et tous les enseignants de la formation professionnelle doivent dorénavant faire une activité pédagogique en lien avec l’enseignement des savoirs de prévention, et j’en suis très content.

Pour lire le mémoire de maîtrise de M. Castonguay, consultez la plateforme Web Savoirs UdeS de l’université de Sherbrooke.

3 conseils de M. Castonguay en lien avec la SST

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