Stress post-traumatique : Optimiser la thérapie cognitivo-comportementale

Par IRSST

31 juillet 2018

Une personne ayant vécu un événement traumatique est à risque de subir un trouble de stress post-traumatique (TSPT). Elle revit continuellement la scène traumatisante et les émotions intenses ressenties. Elle peut vivre dans un état d’alerte constant, tenter d’éviter les situations ou les conditions qui lui rappellent le traumatisme et être hyper vigilante.

Le TSPT est souvent accompagné de problèmes connexes comme la dépression, des douleurs chroniques, la consommation excessive d’alcool ou de drogues ou des troubles de sommeil. L’ensemble de ces problèmes a des conséquences importantes sur les activités personnelles, familiales et sociales, et altère la capacité de la personne à se maintenir en emploi.

Selon Maxime Fortin, doctorant en psychologie, le TSPT est « particulièrement complexe à gérer et à traiter ». C’est pourquoi il étudie une forme modifiée de la thérapie cognitivo-comportementale (TCC) pour le traitement de ce trouble en évaluant ses effets sur la qualité de vie et les problèmes connexes. « La TCC est la forme de thérapie la plus validée scientifiquement, explique Maxime Fortin, et la plus recommandée par les organismes de santé pour le TSPT, même si elle a ses limites. La TCC vise principalement à corriger, avec l’individu, les associations et apprentissages nuisibles qui alimentent son trouble. Pour améliorer certains comportements, pensées et émotions problématiques, la TCC utilise plusieurs stratégies, comme l’exposition progressive à un élément stressant pour apprendre à ne plus le percevoir comme menaçant, un meilleur contrôle de la respiration pour composer avec l’anxiété, ou l’apport de nouvelles perspectives pour aider à changer les pensées et croyances, sources de détresse ».

Thérapie flexible

Cette nouvelle approche est dite flexible puisqu’elle vise à adapter le traitement aux besoins spécifiques de chaque personne. Le nombre de séances offert est établi selon les besoins. « Dans les recherches précédentes, précise Maxime Fortin, il y avait un nombre fixe de séances, environ 12. Nous offrons plutôt de 8 à 32 séances, pour adapter le traitement à la gravité des symptômes de chacun et laisser le temps à la personne de se rétablir. Ensuite, nous offrons des modules complémentaires pour les problèmes connexes au TSPT, par exemple les difficultés de sommeil, les douleurs somatiques, les difficultés relationnelles ou l’anxiété. Il y a deux théories pour le traitement du TSPT. La première veut que si l’on attaque le trouble de stress post-traumatique en soi et ses symptômes, tout le reste ira nécessairement mieux après. Nous croyons que de regarder toutes les difficultés vécues par ordre de priorité, plutôt que de se concentrer uniquement sur le trouble, peut être plus avantageux puisqu’on aborde l’ensemble de ce qui se passe chez la personne. »

La recherche clinique est effectuée avec la participation de 60 victimes d’actes criminels et d’accidents du travail, sous la supervision du Dr Stéphane Guay, directeur du Centre d’étude sur le trauma au Centre de recherche de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal. Une équipe de psychologues a ainsi offert aux participants des séances individuelles de TCC flexible de 90 minutes chacune, une fois par semaine. « Par ailleurs, l’événement traumatique est arrivé sur les lieux du travail de 57 % d’entre eux ; 70 % des participants à l’étude étaient en arrêt de travail et tous étaient indemnisés pour recevoir les traitements psychologiques du TSPT facilitant la réadaptation. » La partie clinique étant terminée, les chercheurs s’affairent à analyser les données. Maxime Fortin est confiant au vu de quelques résultats préliminaires. « Je pense que le fait d’intervenir sur l’ensemble des problèmes liés au TSPT va contribuer à ce que la personne soit mieux comprise et à ce que son traitement soit plus adapté à ses besoins spécifiques. Je crois que l’effet de cette thérapie sera important et qu’il y aura une nette amélioration des problèmes connexes et de la qualité de vie. » Cette recherche a été conçue pour apporter certaines réponses aux cliniciens et les guider dans leurs décisions de traitement. « Cette première étude a jeté les bases d’un essai contrôlé randomisé. Celui-ci comparera l’efficacité, par l’étude de deux groupes de participants, de la TCC flexible par rapport à la TCC classique. »

Maxime Fortin

Réserviste de l’armée puis membre d’une équipe de premiers répondants, Maxime Fortin étudie ensuite en techniques policières. Visant un poste de plus haut grade, il décide d’entreprendre une formation universitaire en psychologie avant de travailler comme policier. « J’ai aimé ça beaucoup plus que ce à quoi je m’attendais. J’avais beaucoup entendu parler du TSPT et j’ai moi-même été témoin d’événements traumatiques. Faire de la recherche sur le TSPT est une façon de rallier mes expériences passées avec mes études en psychologie. » Aujourd’hui étudiant au doctorat en psychologie à l’UQAM, sous la supervision des Drs Ghassan El-Baalbaki et Christophe Fortin, il bénéficie du programme de bourses d’études supérieures de l’IRSST en réadaptation au travail. En 2017, il a de plus reçu le prix ACFAS-IRSST.

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