Espace clos : préfosse à lisier

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1 Descendre dans une préfosse à lisier est dangereux. Ne devrait-il pas y avoir quelqu’un de disponible sur place pour venir en aide à Alyssa en cas de malaise?
La solution :
- Alyssa est habituée de descendre dans la préfosse et tous les autres travailleurs de la ferme sont affairés à d’autres tâches. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Tel que planifié, le frère d’Alyssa viendra vérifier que tout va bien à toutes les 30 minutes. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Une planification d’entrée en espace clos comprend, entre autres, qu’une autre personne soit présente afin de surveiller le déroulement. Une troisième personne devrait être en charge des mesures d’urgence. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
2 Les concentrations de nombreux gaz peuvent être très élevées dans une préfosse à lisier. Pourtant, aucun dispositif de ventilation ne semble installé.
La solution :
- La préfosse doit être ventilée adéquatement afin d’évacuer les gaz qui peuvent s’y retrouver. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Ouvrir la porte, située à 10 mètres de la préfosse, est suffisant afin d’évacuer les gaz qui peuvent s’y retrouver. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Ouvrir la porte et toutes les fenêtres du bâtiment au moins une heure avant le travail dans la préfosse est suffisant afin d’évacuer les gaz qui peuvent s’y retrouver. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
3 On ne voit pas d’appareil de détection des gaz. Est-ce que la concentration en oxygène est adéquate et les concentrations en gaz, sous les seuils dangereux?
La solution :
- Le surveillant mesure le niveau de gaz à l’aide d’un détecteur muni d’une pompe et d’une sonde. En cas de problème, il pourra ordonner l’évacuation. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Le niveau de gaz a été vérifié dans la journée et tout était OK, Alyssa ne court aucun danger. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- La très forte odeur des gaz permettra à Alyssa de réagir s’il y a un problème et de sortir à temps de la préfosse. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
4 Alyssa ne porte aucun appareil de protection respiratoire (APR). Cela n’est pas très prudent de sa part.
La solution :
- Le travail de déblocage ne prendra que quelques minutes, Alyssa ne fume pas et elle n’est pas asthmatique; l’APR n’est pas requis. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Le travail de déblocage pourrait nécessiter de brasser le lisier et des gaz mortels pourraient s’en dégager. L’APR est obligatoire. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Un masque jetable doit être disponible pour tout le personnel de la ferme. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
5 La pompe est obstruée, donc en arrêt. Mais les sources d’énergie ne sont pas toutes contrôlées. Est-ce sécuritaire?
La solution :
- Parfois, quand le travail est urgent, on peut passer outre certaines précautions. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Si la pompe redémarrait et que le lisier arrivait dans la préfosse, la santé et la sécurité d’Alyssa seraient menacées. La mise en œuvre de la méthode de cadenassage doit être en place. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Alyssa a prévenu toutes les personnes présentes sur la ferme de ne pas repartir la pompe car elle doit effectuer des travaux. Elle peut dont descendre en toute sécurité. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
6 Est-ce que l’escabeau qu’Alyssa s’apprête à utiliser pour descendre est approprié?
La solution :
- Franchement, c’est pour descendre dans la préfosse! On s’en fout. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- La réparation de l’escabeau effectuée par Cédric semble solide, Alyssa pourra l’utiliser. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Même dans la préfosse, une échelle en bon état, de classe 1, est requise pour assurer la sécurité d’Alyssa. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
7 Pelle, boyau d’arrosage, outils… Beaucoup d’objets encombrants pour une si petite pièce!
La solution :
- Une mauvaise chute serait facilement évitable en rangeant les objets de ce lieu de travail. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- L’aménagement des lieux doit être dégagé et bien éclairé. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
- Toutes ces réponses. Bonne réponse! Mauvaise réponse!
Photo : Denis Bernier
Dans cette ferme porcine, la pompe de la préfosse à lisier est obstruée. Idéalement, il ne faut jamais descendre dans une préfosse à lisier, qui est un espace clos. Mais si cette corvée ne peut être évitée, il faut la réaliser avec une préparation rigoureuse. Alyssa s’apprête donc à descendre dans la préfosse pour tenter de régler la situation problématique. Malheureusement, dans cette mise en scène élaborée pour les besoins de notre démonstration, l’improvisation semble être de mise.
Pouvez-vous dire quelles erreurs ont été commises?
Les corrections
Espace clos : préfosse à lisier
Les lisiers et autres effluents liquides issus de l’élevage d’animaux produisent des gaz toxiques et inflammables, notamment le CO2, le H2S, le CH4 et le NH3. Ces gaz sont invisibles et l’odeur seule ne peut permettre de savoir si des concentrations dangereuses sont présentes. Si le lisier est brassé, par exemple lors du pompage ou lorsqu’on marche dans le lisier au fond de la préfosse, les gaz emmagasinés sont libérés brusquement. C’est ce qu’on appelle le « dégazage ».
Et c’est pourquoi lorsqu’une préfosse est requise, il faut privilégier une conception de telle façon que toutes les opérations d’entretien ou de dépannage puissent se faire à partir de l’extérieur. Par exemple, à la ferme Aly-Porc inc., la pompe et le conduit flexible d’évacuation sont attachés à un lien extérieur, et un treuil permet de sortir la pompe de la préfosse sans avoir à y descendre.
Si l’entrée dans la préfosse ne peut être évitée, une procédure doit avoir été minutieusement planifiée et inclure des directives claires pour la détection des gaz, la ventilation, le port d’un appareil respiratoire autonome à adduction d’air et les mesures d’urgence.
Une procédure de sauvetage doit également avoir été élaborée. Lorsqu’un travailleur descend dans une préfosse à lisier, un autre travailleur doit le surveiller sans jamais entrer dans la préfosse. Le surveillant doit pouvoir déclencher rapidement les mesures d’urgence et mesurer le niveau de gaz à l’aide d’un détecteur muni d’une pompe et d’une sonde. En cas de problème, il pourra ordonner l’évacuation et intervenir de l’extérieur pour aider le travailleur à remonter rapidement à l’aide d’un trépied et d’un treuil relié au harnais qu’il porte. Idéalement, une troisième personne devrait également se trouver à proximité pour intervenir rapidement en cas d’urgence et aider à l’évacuation. Un dispositif de communication entre les trois travailleurs doit être mis en place, et un registre d’entrée en espace clos doit consigner les informations relatives à l’événement.
La préfosse doit être ventilée pour l’évacuation des gaz qui peuvent s’y trouver. De plus, même si la détection des gaz ne montre pas de concentrations dangereuses, s’il reste du lisier, le travailleur qui descend doit absolument porter un appareil de protection respiratoire autonome ou à adduction d’air à cause du phénomène de dégazage qui peut survenir et provoquer une perte de conscience en quelques inspirations seulement.
De plus, toutes les sources d’énergie doivent être contrôlées et une méthode de cadenassage doit être mise en place. L’escabeau en mauvais état utilisé a été remplacé par une échelle en bon état, de classe 1, qui correspond à l’usage qui en est fait.
Finalement, l’endroit est exigu. Tout ce qui est superflu et encombre l’endroit doit être dégagé.
S’il est absolument nécessaire d’entrer dans un espace clos où il y a du lisier ou des effluents de nature similaire qui peuvent dégazer, il est recommandé autant que possible de d’abord pomper le contenu à partir de l’extérieur, par exemple à l’aide d’un camion pompe, de rincer avec de l’eau et d’empêcher toute arrivée d’effluent dans l’espace clos.
Nous remercions la Ferme Michel Leblanc/Aly-Porc inc. pour son excellente collaboration de même que nos figurants : Alyssa Leblanc et Cédric Leblanc, propriétaires de la ferme Leblanc, et Camille Loiselle.
Personnes-ressources : François R. Granger, ing. et agr., conseiller expert à la Direction générale de la prévention-inspection et du partenariat (DGPIP), de la CNESST et Camille Loiselle, consultant et formateur en santé et sécurité du travail en agriculture.
Coordination : Sylvie Gascon, DGPIP de la CNESST
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